Le culte
Le premier élément liturgique se laisse entendre par le son des cloches. Elles invitent à participer au culte et appellent à la ronde les paroissiens jusqu’au plus éloigné. On peut parler d’un appel excentrique, qui va du centre vers les périphéries. Nous pouvons aussi, dans une compréhension communautaire, comprendre la sonnerie comme le signal du rendez –vous nécessaire à la communauté : le chrétien est appelé à prier en compagnie de ses frères, pas uniquement seul. L’appel est alors concentrique.
Pour commencer : un temps pour soi
Par l’introït, l’assemblée reconnaît que le culte est célébré au nom du Dieu trinitaire, et non pas au nom de l’officiant ou de l’assemblée. C’est un dialogue avec Dieu, ce n’est pas l’assemblée qui se parle à elle-même, ou une parole émanant de la simple autorité du pasteur.
Les paroles d’accueil permettent à l’officiant de citer le culte dans son contexte, d’en donner le thème et de signifier l’accueil de tous au sein de la communauté.
La lecture ou le chant d’un psaume ouvre le culte dans sa dimension de prière ; en utilisant la prière composée par le psalmiste, l’assemblée choisit de prier avec d’autres mot que les siens, et s’inscrit dans une tradition commencée par le peuple juif. Les différents types de psaumes renvoient à différents types de relation à Dieu : louange, demande de pardon, engagement,…
La demande de réconciliation peut ressembler à un catalogue de péché, dans lequel la personne reconnaît avoir détourné son regard de la stricte observance des commandements divins. La personne peut aussi, à travers la parole dite ou entendue de l’assemblée priante, reconnaître qu’elle n’a pas été toujours fidèle. Nous pouvons aussi et plutôt penser, en relisant Luc 18,35-43 (la guérison d’un aveugle par Jésus), que ce dernier « ne réclame pas de confession des péchés, de génuflexions, de conversions », mais la confiance et la foi. La demande de réconciliation correspond mieux à l’expression « confession des péchés » pour comprendre ce moment de la liturgie : la personne ne se dénonce pas (seulement), mais demande à être pardonnée.
Par l’annonce du pardon, le célébrant parle au nom de Dieu, pour redire la confiance et l’amour qu’Il porte aux hommes, en donnant son fils pour les racheter, pour ne pas les laisser à la mort, absence de relation. Etre pardonné c’est recevoir une nouvelle chance, et prendre un nouveau départ. La louange suit, comme réponse logique à la bonté.
Réconciliés, nous pouvons prier, nous pouvons alors parler nous-mêmes: c’est la prière de collecte ou prière du jour. Dans l'Eglise ancienne, on invitait les fidèles à prier chacun en silence, puis l'officiant rassemblait, "collectait" la prière de tous en une courte oraison qui la concluait. D'une structure simple et biblique, cette prière se rapporte aux lectures, au thème du jour, au temps de l'année où l'on se trouve. Elle prépare à l'audition des lectures.
La liturgie de la Parole : un temps pour se confronter au texte
La liturgie de la Parole commence par la lecture de la Bible, dans l’Ancien Testament et le Nouveau Testament. Les péricopes choisies ont un lien avec le thème du dimanche ou jour de fête, et s’articulent suivant le principe de concordance : un texte complète, répète, explique le ou les autres. Le texte se donne comme une nourriture spirituelle, qui se donne à celui qui veut bien interpréter le texte.
La prédication comme tentative d’expliquer le texte entendu, à la lumière du travail exégétique, permet justement d’actualiser, de personnaliser aux contemporains ce qui a été dit aux temps bibliques. La prédication se présente comme cette passerelle entre le texte et le vécu.
La confession de foi est dite en réponse à la prédication. De fait, à travers la lecture de la Parole et de son interprétation, les croyants ici rassemblés, redonnent une image de ce qu’ils ont découvert de leur relation à Dieu, au cours du culte et des cultes et études bibliques passés. L’Eglise ancienne a formulé un contenu de foi, concernant les personnes de la Trinité. Si les formes sont de plus en plus libres, il reste un fond commun.
S'ouvrir à l'autre
Une fois qu’est entendue et acceptée pour soi la parole de la Bible, avec la triangulation entre Dieu , le prochain et soi, le chrétien sera porté à aller vers l’autre. La prière d’intercession est une demande en faveur d’un autre. L’idée est de remettre à Dieu les personnes en difficulté, celles en joies aussi, afin qu’il les accompagne. La prière d’intercession est le premier pas vers ce qui deviendra à l’occasion de la diaconie.
Le Notre Père termine la prière d’intercession comme une synthèse des prières à adresser à Dieu , « comme le Christ nous l’a appris ». En reconnaissant à Dieu le rôle prééminent sur les existences, le rôle nourricier, et sa puissance d’édification, l’assemblée lui reconnaît et lui demande sa majesté.
L'offrande peut être ici la suite logique de la prière d'intercession : les paroisses ont toutes un projet de solidarité avec leur Eglise régionnale ou l'Eglise universelle. Pour participer à ce projet, les fidèles sont invités à contibuer dans la mesure de leurs moyens par un don. Il y a d'autres moyens pour participer à cet effort, notament par le bénévolat et le don de temps et d'énérgie dans les activités de la paroisse et de l'Eglise. L'offrande peut être aussi colléctée à la fin du temps de célébration.
Le retour au quotidien
Les annonces permettent à chacun de repartir avec le programme des activités de la semaine ou des temps à venir. Le plus souvent, une publication périodique reprend toutes ces information et est disponible sur place ou sur demande.
« Allez dans la paix du Seigneur » : l’envoi clôt la célébration dominicale ou festive, mais ouvre sur la semaine à venir. Fort de l’expérience communautaire, fort d’une lecture de la parole, et un partage communautaire, le chrétien est amené à vivre dans son quotidien cette rencontre avec Dieu.
Et la bénédiction ? Littéralement, c’est « dire du bien », ou lorsqu’il s’agit de Dieu de lui demander d’être bienveillant envers ceux qui sont sous sa bénédiction.
Et la musique ?
Le culte est ponctué de chants de l’assemblée. Elle peut ainsi, en unissant les voix, exprimer sa foi de manière aussi diverse et variée que peuvent être les mélodies utilisées et les instruments utilisés.