DURSTEL
À la croisée d'anciennes voies galloromaines, Durstel reste aujourd'hui le centre d'un important ensemble ecclésial protestant : Durstel, Asswiller, Bettwiller, Adamswiller. La nef très dépouillée de l'église actuelle date de 1846. Mais la base du clocher, aujourd'hui entrée, est constituée par la voûte ogivale du chœur qui, selon certains, remonterait au 14" siècle. La clé de voûte (j'agneau), la niche du tabernacle en gothique flamboyant et la baie gothique indiquent que ce lieu de passage fut jadis l'endroit de l'autel du sanctuaire.
ADAMSWILLER
Le comte palatin de La Petite-Pierre y a introduit la Réforme en 1556. Adamswiller n'a jamais été une paroisse autonome. Aujourd'hui, la communauté protestante fait partie de la paroisse de Durstel. Il ne reste plus de traces de l'ancienne église. Par contre, subsistent des restes de l'église construite en 1837. Ce fut une construction néo-classique. Entre 1837 et 1843, une douzaine de sanctuaires de ce type furent construits en Alsace Bossue. Ce bâtiment fut détruit dans les combats de la fin de la Deuxième Guerre mondiale. La nef fut reconstruite sur les fondations du 19' siècle. Le clocher fut ajouté en 1960. Les vitraux, non figuratifs, réalisés par G. Werlé, sont une réussite. Le bas-relief du mémorial des victimes de guerre dans la façade de l'église est réalisé en grès à Voltzia, qui fait la célébrité des carrières d'Adamswiller.
ASSWILLER
Le village est riche en vestiges historiques, la localité constituant à elle seule une seigneurie. La Réforme fut introduite en 1558 quand, avec l'arrivée des comtes palatins à La Petite-Pierre, les Dalheim obtinrent la seigneurie en fief héréditaire. Leurs successeurs furent les Steincallenfels, hauts-fonction- naires des comtes palatins, qui conservent le fief et le château jusqu'en 1819. (Le château - 6 route de Drulingen - reste reconnaissable à ses tours d'angle de 1516). Ce sont les Steincallenfels qui ont accueilli les juifs à Asswiller. Christian Cathart de Capisthon, époux de Frédérique de Steincallenfels, fit construire le temple réformé en 1776. La communauté réformée déclinera par la suite. En 1865, il n'y avait plus que 25 habitants qui se déclaraient de confession calviniste. Le poste pastoral réformé fut finalement transféré à Struth. Au cimetière, la stèle funéraire du pasteur réformé Karl Philipp Candidus (1793-1860) rappelle que, pendant son ministère à Asswiller, il desservait une communauté réformée dispersée dans 25 villages. L'actuelle église luthérienne, construite en 1723-1724, fut remaniée et restaurée en 1839. Des sculptures romaines (Mercure et Rosmerta) y sont encastrées. Le presbytère luthérien, près du croisement au centre du village, est une belle bâtisse du 17e siècle. Robert Will (1869-1959), éminent professeur d'homilétique à la faculté de théologie de Strasbourg, poète et romancier, y a vu le jour comme fils du pasteur Louis Philippe Will et de son épouse Pauline Lange (voir Bischwiller).
BETTWILLER
Ce petit village était au 16e siècle le chef-lieu d'une des 7 prévôtés du comté de La Petite-Pierre. L'église protestante actuelle, construite en 1914 dans un style moderne simple, conserve néanmoins des traces du passé. Le nouvel édifice réemploie à l'arrière un portail renaissance de 1611 et des éléments gothiques. Cet édifice marque la continuité culturelle entre les générations qui ont occupé le site. Lors des travaux pour la nouvelle construction, on a dégagé les fondations d'un édifice romain et des tombes mérovingiennes païennes et chrétiennes. L'orgue Haerpfer date de 1922.
Source : Protestants d'Alsace et de Moselle. Lieux de mémoire et de vie. Ed Oberlin/saep